Epilogue.

J’ai commencé ce journal le samedi 14 mars, à 00h36. Je le termine le lundi 1er juin, à 00h57. Je décide de clore ce journal, parce que mon confinement se finit ; et que je vais peu à peu retrouver ma temporalité d’avant, une temporalité plus rapide et moins floue, qui ne me permettra pas

J77 : dimanche 31 mai 2020, à 21h14

Je suis à Montpellier, dans la maison de mes parents. En arrivant, cette abrutie de chat m’a snobée – je crois qu’elle me fait la gueule ; mais j’ai été accueillie par ma pivoine qui m’attendait en face de la porte d’entrée. C’est une jolie histoire, entre elle et moi, qui dure depuis près de trente

J76 : samedi 30 mai 2020, à 23h32

« Comment tu te sens, sinon, douce, en ces jours de préparatifs ? » m’a demandé D., par textos. « Transpirante… » lui ai-je répondu. Nul doute que D. s’attendait à une telle réponse. Après tout, je l’ai habituée à ce type de réponse décalée, mais néanmoins véridique. Je ne pouvais être que dans un

J75 : vendredi 29 mai 2020, à 19h22

Entre hier et aujourd’hui, j’ai regardé deux films avec Isabelle Huppert, de 2016 et de 2018,  que j’avais loupés, parce j’étais en thèse et que je ne pouvais plus me poser devant un film, ni m’intéresser à l’actualité cinématographique ; tant je culpabilisais de faire autre chose que ma thèse. Le premier, Madame Hyde, un

J74 : jeudi 28 mai 2020, à 23h15

Je suis très contente ce soir, parce qu’outre le fait que j’ai enfin pu mettre mon short préféré, j’ai réussi à faire tout ce que je voulais. J’ai enfin répondu à A., mon amie d’enfance, et j’ai écrit à L., comme je le lui promettais depuis avant-hier. J’ai aussi fait les retouches finales de la

J73 : mercredi 27 mai 2020, à 22h58

Ce soir, je me trémousse sur « Like a prayer » de Madonna. Ça m’évoque de vagues soirées où nous allions danser avec P., à l’époque où je n’étais encore qu’une bébé-thésarde et où nous étions adeptes d’un Lyon nocturne, LGBT, puis queer. J’avais alors moins de vingt-cinq ans. Je suis heureuse d’avoir vécu ces

J72 : mardi 26 mai 2020, à 23h10

Hier soir, j’ai voulu regarder La Femme d’à côté, un des rares films avec Fanny Ardant, que je n’ai pas vu. Avec Isabelle Huppert, Fanny Ardant est la seule actrice française que j’admire, parce que je crois que toutes deux m’évoquent la puissance de la liberté. J’ai regardé la bande-annonce, pour voir de quoi La

J71 : lundi 25 mai 2020, à 21h29.

Aujourd’hui, j’ai terminé de lire Le meilleur des mondes. La fin est horrible mais j’ai adoré ce bouquin et la finesse dont sont traités les personnages et la question principale : qu’est-ce que doit rechercher une société ? Ça m’a permis de me poser pas mal de questions sur le but des luttes sociales et ça m’a confortée

J70 : dimanche 24 mai 2020, à 20h38

Grosse insomnie hier soir. Je me suis donc reposée aujourd’hui, j’étais un peu dans le coltard, à cause de la chaleur et du manque de sommeil. J’ai traîné sur Internet, écoutant « Sweet Transvestite », puis toute la BO du Rocky Horror Picture Show – ça faisait longtemps que je ne l’avais pas écoutée, un passage de Crip

J69 : samedi 23 mai 2020, à 20h38

Il y a quelques jours, je reçois un message d’A. qui me demande si j’ai regardé Crip Camp, le nouveau documentaire Netflix, produit par les Obama, sur un camp de vacances hippie pour ados handicapé-e-s qui a conduit au grand mouvement pour les droits civiques des personnes handicapées dans les années 1970. J’ai répondu à